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![What a wicked thing to do [Lucie] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: What a wicked thing to do [Lucie] Lun 15 Déc - 16:51 | |
| ![What a wicked thing to do [Lucie] 103fx4k](https://2img.net/h/oi36.tinypic.com/103fx4k.png) ![What a wicked thing to do [Lucie] R7m2bs](https://2img.net/h/oi38.tinypic.com/r7m2bs.jpg) Il aurait pu rester jusqu’à ce que la séduisante jeune femme à ses côtés ne s’éveille. Il aurait pu observer la ville s’éveiller en même temps que les réveils sonnaient et que les magasins attrape touristes ne viennent dépouiller les poches de leur naïves victimes avec tout ce que ce qu’il y avait de toc dans une ville qui fonctionnait tellement sur l’apparence qu’elle en oubliait le ténèbre de son fond. Daniel n’allait pas s’en plaindre bien au contraire. Après tout c’était son fond de commerce. Lorsqu’à chaque fois que le soleil était sur le point de poindre le museau sur le désert qui entourait ce nouvel eldorado des temps modernes, le séduisant homme d’affaire se réveilla lentement, sans sursaut, sans heurt. Il avait beau ne les avoir fermé que deux heures auparavant aux côtés de cette délicieuse comédienne russe qui avait été une championne de gymnastique dans sa prime jeunesse, c’était un rituel chez lui. Une mauvaise habitude dont il n’arrivait pas à se défaire et qui sans doute un jour le conduirait sur les rotules. Mais pour l’heure, il était jeune, beau et en pleine santé alors le manque de sommeil n’était pas quelque chose dont il se souciait et étrangement, cela ne se ressentait pas physiquement. Il resta quelques minutes entre les draps de soie de la demoiselle, observant le soleil donnait un peu d’apaisement à cette ville, attendant que les milliers d’ampoules électriques qui illuminaient les environs d’une aura magique et artificielle ne s’éteignent à leur tour. Puis il se leva, utilisa la salle de bain de la jeune femme et enfila sa veste par-dessus le T-Shirt aussi d’obsidienne que cette dernière avant de s’éloigner. Il aurait pu rester auprès de cette Anna. La plupart des hommes l’auraient fait. Mais il n’était pas de ce genre. Il ne s’attachait pas aux personnes qu’il connaissait de cette manière. C’était un numéro de plus à barrer sur sa longue liste de rencontre. Jamais deux fois la même, hormis l’hypothèse où elle lui apportait quelque chose. Et cette Anna, à part un agréable moment, n’avait rien de plus à lui offrir. Elle remua légèrement lorsqu’il franchit la porte de sa chambre d’hôtel mais c’était trop tard pour le rattraper. Et rien n’aurait pu le faire rester de toute manière.
Il aurait pu également retourner à son hôtel, directement. Mais non. Il appréciait le vent frais de l'aube courir sur son visage qu’il offrait totalement et fermer les yeux en sentant l'empreinte douce du soleil pointant son nez par delà les monticules de toc. Il aimait cet instant rempli de quiétude. C'était un instant magique. La nuit reculait face à l'astre solaire qui était encore emprunt d'une douceur infinie. D'ici quelques heures, il se ferait plus ardent et meurtrier. Mais pour le moment, il agissait comme un père qui réveillait tendrement ses enfants bien-aimés. La ville de Vegas, qui à l’instar de la Grosse Pomme ne dormait jamais, était plus calme par rapport à la frénésie de ses nuits et de ses jours. C’était même le seul instant où les trottoirs pouvaient se reposer, où les habitants plus ordinaires pouvaient vaquer à leur occupation comme dans n’importe quelle ville des Etats-Unis. Bientôt, ils seraient remplacés par les faux Elvis et Marilyn investissant le bitûme pour émerveiller de leur kitsch les regards avides des touristes ; par des joueurs fatigués de leur nuit mais qui n’avait pas l’intention de laisser un autre gagner à leur place ; par des pickpockets qui par un simple frôlement parvenaient à vous dépouiller jusqu’au dernier sou sans que vous vous en rendiez compte et par des individus peu recommandables qui derrière une apparence de respectabilité dissimulaient leur véritable nature. Comme lui.
Il aurait pu mais ses pas le menèrent tranquillement au gré de ses envies dans cette ville dont il avait appris à connaître chaque recoin, chaque secret. Il pourrait y donner l’impression d’y errer pendant des heures, sans que ceux qui les croisaient puissent penser une seule seconde qu’il avait un objectif en tête, qu’il se dirigeait en réalité d’un pas assuré vers un but précis. Derrière cette nonchalance latente, il avait uin plan parfaitement défini. Rien ne se faisait jamais au hasard avec Daniel Crawley. Même un sourire ou un regard était savamment calculé dans un plan qui allait inévitablement conduire au piège de sa malheureuse victime. Il prenait juste son temps. Et ses pas le menèrent finalement au Starbuck. Tous les jours, il s’y rendait pour prendre toujours la même chose.
« Caffé Latte ? »
« Exactement. » répondit-il en retournant un clin d’œil séducteur à la jolie serveuse. Cette dernière hocha frénétiquement la tête après qu’il lui ait donné un billet en lui frôlant méthodiquement la main, douceur non contenue dans son toucher qui électrisait toujours la chanceuse. Il ne lui fallut pas plus d’une minute pour lui servir ce café tant désiré. C’était sans doute à cause de ça qu’il était si en forme. Sa dose quotidienne de caféine ne devait pas être étrangère à l’affaire.
« Voilà, Monsieur Crawley. Passez une agréable journée. » lui lança la jeune femme en déposant sa commande, laissant s’attarder sa main pour avoir l’audace de toucher à nouveau celle de ce séduisant client.
« Elle a déjà débuté ainsi avec un tel sourire. » répliqua-t-il en attrapant son café et en lui fournissant ce qu’elle désirait. Un nouveau clin d’œil. Un nouveau rougissement de la part de la serveuse. Et il se retournait pour partir.
Malheureusement, ce qu’il venait d’affirmer à l’encontre de la jolie caissière allait être sur le point de subir un sérieux coup d’arrêt lorsqu’un des clients du café vint le percuter de plein fouet, renversant sur lui-même le contenu entier du café brûlant. Daniel poussa un petit soupir exaspéré et les mains en l’air, le gobelet désormais vide, il resta un centième de seconde, tentant de réaliser ce qu’il venait de se passer. Lui, le monsieur perfection avait du café sur sa veste Valentino parce qu’un banal ouvrier ne savait que faire de ses pieds. Il avait beau se confondre en excuse et tentait d’endiguer la tâche déjà naissante sur la veste du riche jeune homme, ce dernier n’allait pas décolérer. Ce n’était pas comme s’il n’avait pas d’autres vêtements et qu’il n’avait pas prévu de se changer d’ici une heure mais c’était une question d’honneur.
« C’est pas vrai. » murmura-t-il.
« Je vais vous payer le teinturier. »
« Vous n’en avez sûrement pas les moyens. » répliqua le jeune homme acerbe en laissant retomber son gobelet désormais vide dans la poubelle â côté. Il retira sa veste que le client s’empressa de prendre pour aller laver par lui-même s’il le fallait. Daniel poussa un profond soupir et le laissa faire. Tant pis, il avait besoin de sa dose de café. Il se laissa tomber à une table tandis que la serveuse s’empressait de lui ramener un nouveau latté avec les excuses de la maison. Il y en avait pour une demi-heure, tout au plus. Il roula des yeux et s’installa confortablement sur la chaise qui était à sa disposition attendant la suite. Ce n’est qu’au moment où il promena son regard sur la salle, constatant qu’elle était bondée, qu’il remarqua que la table qu’il avait investie était déjà occupée par une demoiselle. Dans un sourire séducteur et contrit, il lui murmura : « Désolé de m’imposer. » |
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