Set fire to your glamour [Cassidy]

Assise en tailleur sur l'un des trois confortables fauteuils disposés dans la suite, Cassidy profitait d'un petit déjeuner frugal, commandé un petit quart d'heure plus tôt. La nuit dernière, elle avait accepté les avances d'un jeune fils à papa rencontré en Discothèque. S'il avait un charme indéniable, le reste ne suivait pas vraiment. Un réel manque de conversation, une suffisance certaine dans chacun de ses gestes, le type même qui ne survivrait pas s'il se voyait deshériter par son cher papounet, elle en était certaine. Et si Cassi' aimait les hommes riches, elle appréciait tout autant qu'ils soient capable de mener leur vie à bien sans avoir leurs parents constamment collés aux fesses, c'est pourquoi elle avait quitté le lit très tôt ce matin, souhaitant quitter au plus vite les bras etouffant du jeune héritier russe qui l'avait séduite la veille. De plus, il n'avait pas véritablement briller de par ses compétences physiques, sans être un fiasco il lui avait laissé un petit arrière goût d'innachevé. Affâmée et s'ennuyant terriblement, la jeune femme s'était installé dans la partie salon de la suite, son amant dormant encore profondémment. Elle avait commandé quelques bricoles, de quoi grignoter principalement auprès du Room Service et avait entâmé un zapping intensif sur l'écran plasma accroché au mur. Du télé-achat, des dessins-animés, un feuilleton allemand qui ne semblait avoir ni queue ni tête, bref, rien n'attira son attention et au bout d'une dizaine de minutes à voir les images défiler sous ses yeux encore rétrecis par la fatigue, Cassidy décida d'éteindre le poste de télévision, rejetant la télécommande sur le fauteuil voisin. Une gorgée de son jus de fruits, une bouchée de croissant, et elle pû se résoudre à quitter la suite. Retirant la chemise qu'elle avait emprunté à son amant pour enfiler la robe qu'elle portait la veille, un modèle gucci blanc, sobre et suffisamment passe-partout pour qu'elle n'ait pas l'air d'une escort-girl quittant son client au petit matin. Après avoir récupéré son sac à main et sa paire de chaussures, elle sortit le plus discrètement possible de la suite et déambula dans l'immense corridor en quête des ascenseurs. Il lui semblait avoir prit le couloir de droite, la veille, mais faisant confiance à son instinct, elle continua sur sa lancée dans celui de gauche et admira par la même occasion la décoration très distinguée du Riviera. Elle avait déjà passé quelques nuits ici, avec d'autres hommes naturellement, mais jamais elle n'avait véritablement porter un quelconque intêret aux tableaux et autres appliques lumineuses accrochés de parts et d'autres des murs.

Une fois confinée dans le petit espace de l'ascenceur, qui pourtant pouvait acceuillir jusqu'à une quinzaine de personnes, Cassidy sortit son portable de son sac à main et en ouvrit le clapet. Rien. Un écran noir. Pianottant sur la touche d'alimentation, la jeune femme plissa les yeux avant de se souvenir qu'elle ne l'avait plus recharger depuis plusieurs jours déjà.

« Et merde... » souffla t'elle en referma un peu trop sèchement le clapet avant de remettre le petit objet à sa place initiale. Le tintement significatif de l'ascenseur lui signala son arrivée au Rez-de-Chaussée, et elle se dirigea vers la Réception, contrainte d'improviser dans son planning.

« Vous pourriez m'appeler un taxi? » lança t'elle au receptionniste lorsque celui-ci sembla l'interroger du regard, ne se souvenant pas de l'avoir compté parmis la clientèle.

« Je suis dans la suite 512 » ajouta t'elle en réalisant qu'elle n'avait sûrement pas droit aux privilèges des véritables clients. L'homme sembla la toiser du regard, il avait un air sévère, des traits froids et peu rassûrants comme c'était souvent le cas chez les receptionnistes des plus grands hôtels, généralement leur traits s'appaisaient rapidement à la vue d'une carte Gold. Il lui demanda de patienter un instant, se trouvant trop occupé pour accéder immédiatement à sa requête, et la jeune femme en profita pour sortir de son sac un paquet de cigarettes et son briquet. D'un geste de la tête, elle fît mine de demander l'autorisation au receptionniste qui acquiesça immédiatement, le client était roi...et visiblement libre d'empoisonner tout le monde. La jeune femme s'alluma donc une cigarette, plus pour se trouver une occupation que par réel besoin, elle n'avait jamais été accro à la nicotine et se contentait de s'en griller une petite à l'occasion, mais si elle était contrainte d'arrêter le lendemain, elle n'y verrait aucun inconvénient. Sa seule addiction, c'était les hommes, mais ça, personne ne lui demanderait jamais d'arrêter de les consommer sans modération. Le tintement de l'ascenseur attira sa curiosité tandis que le receptionniste tardait à remettre les clés d'une suite à un couple de clients allemands, de toute evidence il avait menti sur son CV en prétendant connaître cette langue comme sa poche, ce qui l'obligeait à baragouiner un charabia incompréhensible qui amusa beaucoup Cassidy. Quoiqu'il en soit, elle tourna le dos à la Reception et observa les portes coulissantes de l'ascenseur s'ouvrir sur un homme qui attira son oeil immédiatement. Un physique imposant, de par sa grandeur naturellement, des cheveux chatains et coiffés d'une façon difficilement qualifiable, des traits bruts, un visage atypique... Elle peinait à lui associer un nom, bien qu'elle fût certaine de l'avoir déjà vu auparavant. Il disparût trop tôt à son goût, se dirigeant vers l'extérieur, toujours dans une partie interne au Riviera cependant. Piquée au vif et ne supportant pas de laisser passer une telle occasion, la jeune femme pinça sa cigarette entre deux de ses doigts et tapotta sur le comptoir afin d'attirer l'attention du receptionniste. Il la toisa sévèrement du regard, n'appréciant pas de la voir l'interrompre de façon si abrupte.

« Vous avez une piscine? » lui demanda t'elle sans se démonter pour autant. L'homme répondit par l'affirmative, ne lui prêtant cependant qu'un maigre regard sans le moindre intêret. Une lueur d'espoir naquit dans le regard de la jeune Williams et un début de plan s'échaffaudait dans son esprit. Elle ne tarderait pas à découvrir l'identité de cet homme, c'était sa nouvelle mission. Se pinçant la lèvre, elle tapa de nouveau sur le comptoir, irritant toujours plus le malheureux employé qui s'interrompit de nouveau dans sa tâche pour foudroyer du regard la jeune femme. Consciente que son manège ne l'entrainerait pas où elle le désirait, elle extirpa de son sac à main un joli billet de 100$ qu'elle glissa sur le comptoir à l'attention de son interlocuteur qui, étrangement, se montra beaucoup moins agressif. « Vous avez une boutique? quelque chose...où je puisse me procurer un maillot de bain? » . Un large sourire, une somme rondouillette, et Cassidy obtint tout ce qu'elle désirait, comme à son habitude.

Une fois qu'elle eût dépenser une somme pouvant paraître exorbitante pour quelqu'un d'ordinaire, surtout pour un simple bikini blanc bordé d'un subtil liseré couleur or et un simple paréo noir, Cassidy s'était dirigé vers la piscine et s'était installé sur l'un des transat' libre, s'assûrant que celui qui l'avoisinnait le resterait également - qui remarquerait qu'elle venait de louer deux transat' alors qu'elle n'était pas accompagné? - et observait la clientèle baigner dans une piscine qui semblait ne jamais prendre fin. Toute la luxure de Vegas semblait tremper dans cette eau turquoise, mais bien loin de perdre son temps à analyser chaque visage, chaque corps et chaque permanente fichue en l'air, Cassidy ne porta son attention que sur sa cible du jour, quel était son nom déjà? tout en l'observant brasser l'eau de long en large sans jamais flancher, elle tenta de se souvenir. Elle l'avait croisé en soirée, elle en était certaine, car son regard lui paraissait plus clair que la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Un cocktail? une simple tournée de casinos? l'ignorance l'agaçait passablement, et c'est précisemment à ce moment qu'elle le vit quitter l'eau, son corps irréprochable immergeant comme au ralenti dans le genre de film prévisible que diffusait le câble passé l'heure où tout le monde dormait déjà. Ses yeux gourmands scannèrent chaque parcelle de son torse et si elle n'avait pas été entourée d'une bonne centaine de personne, Cassi' se serait probablement mise à roucouler face à tant de perfection. Elle s'efforça cependant de ne rien laisser paraître et prit un air totalement détaché, feintant d'observer les autres clients d'un oeil curieux et s'assûrant toutefois que son corps était clairement mis en valeur alors qu'elle adoptait une position à la fois confortable et glamour, un genou relevé, l'autre jambe bien droite sur son transat. Elle était impeccable et n'avait plus qu'à prier pour qu'il la remarque.

« Bingo. » souffla t'elle alors qu'elle le vit progresser vers elle. A son grand regret, il masqua une partie de son anatomie à l'aide de sa serviette, séchant les quelques gouttes téméraires qui s'attardaient sur sa peau, l'espace d'un instant Cassidy voulût croire en la réincarnation. Elle fût surprise lorsqu'il enonça son nom, arrivant à sa rencontre mais une fois de plus, elle n'en montra rien. S'il la connaissait, au moins, elle n'aurait pas à se présenter. Lui au contraire avait plutôt intêret à le faire, ses recherches innefficaces lui donnant un début de migraine. Hôchant la tête, elle ne lui répondit que par simple politesse étant donné qu'il s'était déjà installé près d'elle. Son charisme l'enfermait déjà dans une drôle de bulle, comme si plus rien n'existait autour d'eux, cet homme là avait quelque chose de magnétique, elle l'aurait juré.

« Je suis ici avec une connaissance » répondit-elle simplement, n'estimant pas nécessaire de lui confier ses nuits de débauches et la réelle raison de sa présence ici.

« Et à qui ai-je l'honneur? » ajouta t'elle, se tournant légèrement de façon à ce qu'il n'ait d'autre solution que de la regarder droit dans les yeux.

Daniel Crawley.

C'était donc ça, son nom. Il ne lui rappella rien de précis, mais à présent qu'il se tenait si près d'elle, Cassidy fût certaine de l'avoir croisé à plusieurs reprises, et si sa mémoire ne lui faisait pas faux-bond, elle pouvait même dire qu'il avait été chaque fois accompagné d'une très belle femme, bien qu'elle ne fût différente à chaque reprise. Qu'était-il au juste? un dandy? un gigolo? ou un simple collectionneur, comme c'était le cas de nombeux hommes à Vegas. Dans le fond, elle se fichait bien de savoir ce qu'il était, tant qu'elle pouvait continuer à plonger son regard dans le sien, il pouvait bien être fraichement sorti d'une prison, ce n'était pas un soucis. Au contraire, l'idée qu'il ait un passé sulfureux l'excitait d'avantage encore. Elle l'observa interpeller le serveur, admirant secrètement la façon gracieuse dont il agissait. Il regroupait d'évidentes qualités : il avait du charme, beaucoup de charme, et de la classe ce qui n'était pas négligeable quand il s'agissait d'interargir avec un homme, un charisme qui l'empêchait de regarder ailleurs que dans sa direction, et en plus de ça, il savait se faire obéïr très rapidement par le petit personnel. Il n'y avait aucun doute là-dessus, elle avait à faire à un homme...un vrai.

« Portez-moi donc la même chose » répondit-elle simplement lorsque le serveur sembla l'interroger du regard. Elle ignorait ce qu'était un Capitole mais elle préférait cela que de décliner sa proposition. Elle n'avait pas particulièrement soif, d'ailleurs il était encore très tôt pour entâmer les alcools forts, et son petit-déjeuner trônait encore quelque part dans son estomac, le choix lui parût donc évident, c'était également un moyen indirect de lui faire comprendre qu'elle était prête à le suivre quel qu'en soit le domaine.

« C'est exact, votre visage m'est familier mais j'avoue que je ne pense pas avoir déjà entendu votre nom quelque part... Vous avez une suite à l'année ici? »

Il s'agissait là d'une simple façon d'engager une conversation quelconque. Il paraissait évident que Daniel était familier à cet Hôtel, il avait l'aisance d'un fidèle client, et à la façon dont le personnel semblait lui lécher les bottes, il ne devait pas occuper la plus petite chambre de l'établissement. L'idée de vivre à l'hôtel avait simplement effleuré l'esprit de Cassi' lors de ses premiers jours à Vegas, elle aimait le luxe, et son côté desordonné serait très vite arrangé par les femmes de chambres. Aucune contrainte, rien que des privilèges, c'était un peu à ça que se résumait la vie dans un Palace luxieux. Mais bien vite, l'idée d'avoir un vrai petit coin à elle lui avait semblé essentiel. Son petit bordel personnel avait quelque chose de rassûrant, peut-être même que les lits faits au carré et les étagères impeccablement rangées lui auraient vite donné l'impression d'être en cage, bien qu'elle n'eût partagé son appartement avec un maniaque du rangement depuis quelques temps déjà.

« Je suis comme un poisson dans l'eau ici » acquiesça t'elle.

Bien entendu qu'elle se plaisait à Vegas, elle vivait la vie dont elle avait toujours rêvé, baignant dans le luxe et les plaisirs, écumant les coins les plus branchés de la haute société et passant de conquètes en conquètes sans le moindre remord. De plus, elle était loin de toute autorité parentale et partageait son quotidien avec la personne qu'elle aimait le plus au monde. Vegas avait des faux-airs de Paradis pour elle, ni plus ni moins. Elle ne s'épancha pas d'avantage, ne voulant pas se donner l'air d'une véritable pipelette et laissa à Daniel le choix de l'interroger d'avantage. Cependant, une petite chose la chagrinait légèrement dans leur conversation, et elle s'empressa d'y mettre un terme.

« Par contre, au risque de paraître impolie, pourrait-on se tutoyer? je n'ai jamais été à l'aise avec le vouvoiement, il me met mal à l'aise. »

Elle accentua sa requête par un large sourire, espérant qu'il n'y resisterait pas.